Quelle épaisseur doit-on donner à un dallage sur terre-plein pour assurer sa pérennité et sa résistance face aux charges prévues ? Cette question revient fréquemment parmi les artisans et maîtres d’œuvre engagés dans des projets de construction ou de rénovation. Le DTU 13.3, référencé sous la norme NF P 11-213 et révisé en décembre 2021, établit un cadre rigoureux pour concevoir et réaliser les dallages en béton qui reposent directement sur le sol. Sa maîtrise conditionne la durabilité des ouvrages, qu’il s’agisse de bâtiments résidentiels, industriels ou tertiaires. Exploiter pleinement ce DTU évite des erreurs courantes, parfois coûteuses, qui pénalisent la solidité ou l’esthétique des sols.
Points principaux à retenir sur le DTU 13.3 pour le dimensionnement des dallages
- Utilité : Définir des règles claires pour la conception et la mise en œuvre des dallages sur terre-plein adaptés aux contraintes d’usage.
- Travaux concernés : Dallages industriels, non industriels (bureaux, établissements publics), et maisons individuelles.
- Avertissements : Contrôler l’épaisseur minimale, la résistance du béton, le dosage en ciment, et la pose correcte des armatures et joints de retrait.
Conception et épaisseur des dallages selon l’usage
Techniquement parlant, la distinction des exigences entre différents types de dallages fait la différence en matière de fiabilité du sol. Le DTU 13.3 précise :
- Dallages industriels : épaisseur minimale de 150 mm pour supporter les charges lourdes fréquentes (machines, circulation de véhicules). Le béton doit atteindre la classe de résistance C25/30 avec un dosage en ciment de 280 à 350 kg/m³.
- Dallages non industriels : pour les bâtiments publics ou tertiaires, une épaisseur de 130 mm convient, avec une classe de résistance similaire aux industriels.
- Maisons individuelles : l’épaisseur descend à 120 mm. Le béton utilisé est d’une classe C20/25. Un dosage à 400 kg/m³ est recommandé, notamment pour les bétons fabriqués sur chantier.
Ce tableau résume ces préconisations :
| Type d’usage | Épaisseur minimale (mm) | Classe résistance béton | Dosage ciment (kg/m³) |
|---|---|---|---|
| Industriel | 150 | C25/30 | 280 – 350 |
| Non industriel | 130 | C25/30 | 280 – 350 |
| Maisons individuelles | 120 | C20/25 | 400 |
Choix et mise en place des armatures dans les dallages
Le recours aux armatures demeure un point technique fondamental pour éviter fissures et ruptures prématurées :
- Résidentiel : La section d’armature représente environ 0,2 % de la surface du dallage dans chaque direction. Le treillis soudé ST25C est généralement utilisé et placé dans le tiers inférieur du béton, notamment pour une épaisseur de 120 mm.
- Industriel : Le diamètre des armatures ne doit pas dépasser 1/15 de l’épaisseur du dallage. L’espacement maximal est limité à deux fois cette épaisseur, optimisant la résistance mécanique.
- Non industriel : La section minimale d’armature est généralement de 5 cm²/m dans chaque sens, avec possibilité de réduction à 3 cm²/m selon les sollicitations prévues et la nature du sol.
L’installation est à soigner, avec maintien par cales pour éviter tout déplacement lors du coulage. Dans ce cadre, les fournisseurs renommés comme Lafarge, Cemex, Chryso ou Mapei proposent des solutions adaptées pour bétons et armatures, tandis que des intermédiaires comme Weber, Sika, Parexlanko, Knauf ou Soprema fournissent des additifs et membranes pare-vapeur cruciaux pour la pérennité du dallage.
Préparation du support et contrôle de la fissuration naturelle
Pour optimiser la qualité du dallage, la préparation du support impose une couche de forme d’au moins 20 cm. L’état et la portance du sol sont vérifiés selon une enquête géotechnique et/ou une reconnaissance appropriée, selon la typologie de projet. Le module de déformation du sol doit atteindre au minimum 30 MPa/m.
- La mise en place d’un film pare-vapeur ou anticapillaire sous le dallage s’avère nécessaire afin de limiter les remontées d’humidité.
- Des joints de retrait doivent être planifiés pour toute dalle dépassant 240 m² ou comportant des angles obtus, afin de contrôler les fissurations inévitables liées au retrait du béton durant le séchage.
- Le sciage des joints se fait dans les 48 heures suivant le coulage.
Matériaux et dosages conformes pour la durabilité
La qualité du béton retenu influe directement sur la longévité :
- Référence : NF EN 206+A2/CN garantit la conformité des bétons.
- L’eau utilisée doit respecter un rapport eau/liant compris entre 0,5 et 0,6, offrant un équilibre entre maniabilité du béton et résistance finale.
- Les classes S3, S4 ou S5 représentent la consistance adéquate selon les méthodes de mise en œuvre ou la facilité d’écoulement requise.
Les entreprises spécialisées comme BASF Construction et Soprema contribuent à la mise au point de bétons haute performance, associant adjuvants et additifs pour étendre la durabilité et la résistance aux agressions externes.
Spécificités selon le type de dallage et leurs implications pratiques
| Type d’ouvrage | Principales contraintes | Épaisseur minimale (mm) | Armatures recommandées |
|---|---|---|---|
| Maisons individuelles | Charges faibles, fréquentation piétonne | 120 | Treillis soudé ST25C, 0,2 % section béton |
| Bâtiments collectifs / non industriels | Charges modérées, usage diversifié | 130 | Armature ≥ 5 cm²/m (réduction possible) |
| Dallages industriels | Charges lourdes, passages fréquents de véhicules | 150 | Diamètre armature ≤ 1/15 épaisseur |
D’après mon expérience sur le terrain, ce détail technique que peu de sources explicitent est à ne pas négliger pour réduire le risque de fissures prématurées et garantir un plancher stable dans le temps.
Outils et matériaux pour une pose conforme
- Prévoir un film pare-vapeur, comme ceux proposés par Soprema ou Parexlanko, pour limiter la migration d’humidité.
- Adopter des bétons dosés et préparés en conformité avec Lafarge et Cemex garantit l’homogénéité des ouvrages.
- Utiliser des additifs et produits d’étanchéité Sika et Chryso pour renforcer la durabilité.
- Veiller à une pose soignée des armatures et au bon positionnement des joints, en respectant les temps de sciage spécifiques.
Questions fréquentes sur le DTU 13.3 et les dallages sur terre-plein
- Peut-on diminuer l’épaisseur d’un dallage pour réduire les coûts ? Le DTU 13.3 définit des épaisseurs minimales adaptées à la charge et à la destination. Diminuer ces valeurs compromet la résistance et la durabilité, ce qui peut engendrer des réparations futures coûteuses.
- Quels matériaux privilégier pour l’armature ? Le treillis soudé ST25C est la norme pour les maisons individuelles, tandis que les bureaux et industries peuvent nécessiter des barres d’armature plus robustes selon les charges attendues.
- Comment contrôler la fissuration naturelle ? Il faut prévoir des joints de retrait adaptés à la dimension de la dalle, positionnés stratégiquement, et scier ceux-ci dans les 48 heures pour diriger la fissuration.
- Le film pare-vapeur est-il obligatoire ? Son utilisation est recommandée et tend à devenir une pratique standard pour limiter les impacts de l’humidité sur la durabilité du béton.
- Quelle est la tolérance admissible pour le dosage du ciment ? Varier dans les limites 280 à 400 kg/m³ selon l’usage reste conforme. Des écarts hors tolérance peuvent affaiblir le béton et induire des risques de fissuration.